Reconnecter l’homme à la nature, un enjeu pour la relance ?

Pendant ces mois de crise sanitaire, nous avons dû nous adapter très rapidement sur de nombreux fronts. Organisation du travail, modes de vie, privation de libertés, mobilisation pour la préservation de nos activités au mieux, réinvention parfois, et chaos pour beaucoup. Aujourd’hui, c’est à bout de souffle que nous devons renouer avec la relance économique responsable et durable et nous projeter dans un avenir incertain.

Pour relever ce défi, une attention particulière devra être portée à l’impact réel de cette crise sur la santé mentale de chacun. Les alertes des spécialistes se multiplient sur ce mal silencieux et désormais visible ici et là tous les jours autour de nous. Il touche toute la population sans exception. Enfants, étudiants, salariés, entrepreneurs, indépendants, dirigeants, retraités… . Personne n’y échappe ! Si les vaccins ou traitements thérapeutiques apporteront une réponse à la Covid-19, ils ne régleront en rien les dommages psychologiques causés à grande échelle. La relance ne pourra se faire avec une population en vrac psychologiquement et physiologiquement. 

Il n’y a pas d’homme en bonne santé dans une planète malade.  Isabelle Autissier, Présidente d’honneur de WWF

Et il n’y a pas de planète en bonne santé avec des humains malades non plus ! C’est semble-t-il aussi le point de vue de l’Organisation des Nations Unies qui en a fait le thème de la Journée Internationale des Forêts 2021, célébrée le 21 mars prochain. « La restauration des forêts: une voie vers la reprise et le bien-être ». Réparer les forêts, restaurer la nature, c’est aussi réparer ce lien brisé Homme – Nature, dont on sait aujourd’hui que c’est source de désordres psychologiques, sociaux et environnementaux.  Restaurer la nature, c’est se réparer soi.

L’appel à la reconnexion à la nature est récurrent depuis des mois avec une batterie d’arguments issus d’études scientifiques sur les bienfaits sur notre santé mais aussi les impacts sur notre conscience écologique. Si individuellement nous en sommes convaincus, la déclinaison dans les sphères collectives comme les écoles, les entreprises, les collectivités ou les structures médicales reste à développer. Tout comme pour la transition écologique globale, un comportement individuel exemplaire ne saurait suffire à atteindre les objectifs globaux. 

Certaines entreprises l’ont bien compris en lançant des programmes de sensibilisation pour leur collaborateurs. C’est le cas du Groupe Rocher par exemple, dont la raison d’être est explicitement de reconnecter les femmes et les hommes à la nature. Ils ont créé  fin 2020 une Nature Academy pour former 100 % de leurs salariés aux enjeux de développement durable et  développer leur conscience écologique.

La nature pourrait aussi devenir une salle de classe favorisant l’autonomie, l’empathie et le respect du vivant tout en oeuvrant à la bonne santé des enfants.  Il y a quelques jours, suite à l’alerte de pédiatres et spécialistes de santé publique sur les conséquences psychiques et sociales du Covid-19 sur l’enfance, un collectif de médecins, chercheurs, acteurs sur le terrain lançait un appel aux maires pour aider à sortir les enfants pour leur bien-être. 

Les collectivités territoriales ont aussi leur partition à jouer en offrant aux citoyens un champ expérientiel nouveau avec la nature.  Autant d’axes d’actions qui seront débattus lors du prochain événement Produrable qui se déroule à Lyon le 30 mars. Une table ronde dédiée à cet enjeu de la reconnexion de l’homme à la nature, avec des regards croisés de dirigeants, écrivain, élus locaux, chercheurs. Un évènement 100% digital que vous pourrez suivre sur inscription. 

Tout est donc là à disposition pour passer de l’approche intellectuelle à l’expérience sensorielle transformatrice. 

Florence Karras

Tags: