Dans mon dernier post « Renaître de la traversée du désert », j’évoquais ce moment de « RESPIRATION » que je décidais de m’octroyer pour avancer vers ailleurs, autrement. Sujet très médiatisé ces derniers mois invitant dirigeants et managers à adopter le « break», la « solitude positive », le « temps de régénération mentale » ou encore le cowalking dans des espaces (ou)verts pour développer leadership, créativité et claire vision. Il semblerait pourtant qu’entre la prise de conscience bien réelle et la mise en oeuvre, il y ait une fracture temporelle. Et culturelle, peut-être ! Suffisamment pour que j’ai envie de partager avec vous mon expérience de ce processus salvateur et créatif qui n’a rien d’une pause oisive et qui peut s’inviter dans nos vies à tous dans des formats multiples. Encore faut-il se l’autoriser. Pour moi, il s’agissait d’un besoin existentiel personnel à un moment de transition professionnel mais aussi, une intuition profonde que c’est par le temps d’un cheminement intérieur individuel que nous trouverons collectivement les voies de la transformation de notre société.
Sois le changement que tu veux voir dans ce monde, proclamait Gandhi
L’occasion de me souvenir que la respiration est un renouvellement qui comprend deux temps, l’expiration et l’inspiration et potentiellement un troisième si on y ajoute un temps de suspension entre l’expire et l’inspire. Un mouvement, inconscient et déséquilibré pour beaucoup d’entre nous. Car, à regarder de plus près nos vies modernes hyper-connectées, hyper-actives, « hyper-xxl », notre société valorise davantage l’inspiration que l’expiration. On inspire beaucoup plus que l’on expire, au point de suffoquer !
Un mal-être sociétal majeur grandissant qui frappe beaucoup d’entre nous, du très charismatique leader visionnaire Elon Musk à tout à chacun quelque soient nos responsabilités. Face à cette pression croissante économique et technologique qui nous submerge et prend le pouvoir sur nos vies, nous devons prendre du temps pour nous préserver, préserver l’Humain et être acteur(trice) de notre futur.
Pendant que nous sommes parmi les hommes, pratiquons l’humanité, disait Sénèque
Casser le rythme pour un autre tempo. Vivre en conscience pour composer une chorégraphie harmonieuse mettant en scène nos corps, nos coeurs, nos esprits, nos (en)vies dans un décor futuriste collectivement choisi et non subi. Voilà comment j’ai fait valser ma vie en trois temps qui pourraient être les trois phases du « U » décrits par Otto Scharmer dans « La théorie U, renouveler le leadership », processus qui permet d’accéder à son potentiel en émergence.
Temps #1 – Expiration
Expirer profondément pour mieux se délester de cet air vicié bien ancré. Mais aussi expirer pour abandonner des schémas de pensée devenus automatismes et souvent auto-limitants, hérités ou développés au fil de nos expériences sans être jamais remis en cause. Décider de prendre de la distance, ralentir, interrompre parfois, et observer ce tsunami intérieur que cela provoque soudainement.
Car expirer c’est gérer ses propres résistances. Gérer le FoMO (Fear of missing out), cette peur de rater quelque chose d’important parce que soudainement vous n’êtes plus dans le même tempo que les autres. Accepter parfois de s’éloigner de l’épicentre du radar professionnel, de ne plus exister aux yeux de certain(e)s faute de carte de visite et d’un titre vous situant dans la jungle de ces buzz-jobs qui font et défont les tendances.
Expérience flippante avec des hauts et des bas durant laquelle ça bataille pas mal avec votre cher égo. Et une certaine exaltation quand, au fil des jours, vous arrivez à apprivoiser ce cafarnaüm intérieur jusqu’à l’apaisement car vous savez que de cette expiration profonde, vous libérez un espace pour vous frayer un nouveau chemin entre le passé et le futur. Et la conviction que vous survivrez parce que vous vous connectez à une force authentique puissante.
Temps #2 – Suspension
Apprécier cet apaisement intérieur nouveau et entamer ce voyage pour se (re)trouver soi et aller à la rencontre de sa singularité. Laisser le silence s’installer, observer, ressentir, accueillir, lâcher-prise. Remettre ses sens en éveil.
Méditer quotidiennement et chaque jour un peu plus. Une discipline au départ qui, au fil des mois se fond dans votre quotidien comme un acte vital indispensable pour calmer les peurs et doutes émergents. Et soudain votre voie intérieure émerge, votre intuition vous guide !
Ré-apprendre à marcher en conscience et se reconnecter à la nature. Une occasion pour moi de me former au YogiWalkie®, de la marche en conscience en forêt – de préférence – avec des techniques inspirées du yoga.
Explorer des approches diverses du développement personnel souvent complémentaires qui m’ont donné des clés de lecture pour avancer plus sereinement dans la découverte de mon Moi. Comme cette opportunité de participer à une retraite sur le Leadership proposée par TheCamp à Aix-en-Provence. Une première, riche de sens dans ce lieu chargé d’énergie et d’ambition humaniste pour transformer le monde. Une aventure individuelle et collective indescriptible. Une invitation à un voyage intérieur pour se connecter à son essence et inscrire ses actions, engagements, activités en cohérence pour changer le monde chacun à notre niveau.
Temps #3 – Inspiration
Vient alors le temps créatif car la créativité se révèle dans le silence, ce temps de connexion avec son champ intérieur. Et soudain, inspiration, intuition et créativité nourries viennent occuper cette scène blanche pour donner corps à une chorégraphie de la transformation.
Alors n’oubliez pas ce rendez-vous avec vous-même dans vos agendas.
Florence Karras
Crédit photo : jason leung unsplash