La forêt, le nouveau Lab des ressources humaines

De retour, après un mois passé dans les forêts ! Entre un voyage d’étude et de pratique du shinrin-yoku au Japon et une immersion au coeur de la forêt de Rambouillet aux côtés de Laurence Monce, pour approfondir enseignements théoriques et pratique de la sylvothérapie, j’ai ouvert de nouvelles portes sur un champ des possibles incroyablement grand et fascinant. Une rencontre particulière et parfois bouleversante avec tous ces arbres qui m’a permis d’ajouter une corde à mon arc. Désormais praticienne en  sylvothérapie, j’ai hâte de vous accompagner lors de #pasdecôté sylvatiques pour vous faire découvrir la grandeur et les bienfaits de la forêt et des arbres.  

Le bain de forêt

Une pratique sylvatique c’est avant tout un espace temps pour se reconnecter à soi, aux autres ou travailler la cohésion d’une équipe selon le contexte dans lequel elle est programmée, personnel ou professionnel, et son format, individuel ou collectif. Et plutôt que d’opter pour un SPA, une séance de sport, un musée, un espace game ou tout autre activité, il s’agit ici de vivre une immersion guidée en forêt. Au cours de ces parcours personnalisés, différentes activités créatives, récréatives, curatives, énergétiques ou même culinaires peuvent être proposées aux participants en fonction de leur état d’être et de leurs attentes. Ces pratiques guidées se déclinent en formats courts et réguliers (2h30) ou plus longs (2 jours et +).

Une invitation au voyage intérieur   

Le bain de forêt est une invitation à entrer en sécurité et avec respect dans cet univers sylvestre pour se reconnecter à soi en pleine conscience. La forêt et les arbres nous offrent mille et une occasions de réveiller nos sens et de nous revitaliser ou ré-énergiser. Observer, toucher, sentir, écouter, goûter. Un temps suspendu à la rencontre des parfums, des couleurs, des textures, des matières, des sons. Un temps méditatif d’émerveillement et de contemplation. Un temps de détox émotionnelle aussi, car l’arbre est notre miroir. Suivant votre état d’être, les praticiens en sylvothérapie vous guideront davantage à la rencontre d’un chêne, d’un châtaignier, d’un pin ou d’un bouleau par exemple. Un temps de vérité avec soi et les autres. Un temps ludique et créatif qui permet de se reconnecter à son enfant intérieur. 

Une pratique pour réduire le stress 

Les programmes sylvatiques ont un impact scientifiquement prouvé sur le stress. Au-delà des pratiques proposées qui visent à suspendre les schémas de pensées pour se concentrer sur l’instant présent en pleine conscience, cet environnement naturel dont l’homme s’est écarté, est riche de molécules, bio molécules, bactéries et particules qui agissent sur le système immunitaire, et l’état d’être d’une manière générale.  

Le Japon a été précurseur dans ce domaine. Dans les années 80, face à un mal être grandissant de la population connu sous le nom de karoshi (mort par surmenage au travail), un programme sanitaire national en faveur du bain de forêt est entré en vigueur. De 2004 à 2012, près de 4 millions de dollars ont été investis pour analyser scientifiquement les effets des forêts sur l’être humain. Les résultats ont prouvé que le bain de forêt permettait de renforcer le système immunitaire, de diminuer l’anxiété, la dépression, la colère, de réduire le stress et favoriser un état de détente.

Un booster de soft skills 

La forêt est un terrain bienveillant et généreux qui permet une diversité d’activités pour se calmer, apaiser nos esprits, lâcher-prise, se concentrer, se défouler, se connaître, mais aussi apprendre à mieux connaître les autres, co-créer, renforcer les liens inter-personnels, booster sa créativité et plus encore. Aujourd’hui des écoles pilotes émergent en France pour développer chez les enfants des savoir-être, la confiance en soi, la créativité, la persévérance, l’autonomie et naturellement la conscience environnementale. 

Et l’entreprise alors ? Le monde du travail est submergé par le stress : la pression, le rythme, les injonctions multiples et souvent paradoxales face aux enjeux de transformation. Le capital humain est out (burn-out, bore-out, brown-out). A cela s’ajoute le désamour de la fonction de manager et le fossé qui ne cesse de se creuser entre salariés et management, deux réalités bien étayées dans un récent article d’Hervé Monier (1). Une situation qui invite les entreprises à  imaginer rapidement des espaces pour favoriser la revitalisation du capital humain, sa réconciliation et la co-création du sens dans le travail. Et si cet espace était la forêt ?  

Florence Karras

Crédit photo : Canopsia et Stéphanie Lecomte 

(1) https://brandnewsblog.com/2019/11/24/communication-manageriale-et-coproduction-du-sens-et-si-on-revalorisait-enfin-le-role-des-managers/

 

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